« High class woman »
#2016-03-09: BLUES PILLS (+WHITE MILES + SUNDER) @Ninkasi Kao (LYON)
Pour notre plus grand plaisir, les Blues Pills, le groupe de rock suant d’Elin Larsson et ses acolytes, était de passage dans la fameuse salle du Ninkasi Kao à Lyon. Avec un unique album dans leur bagage, les Blues Pills enchaînent les concerts, pour présenter des morceaux surfant sur les sources du rock tendance des années 60-70’s, bien évidemment modernisés et remis au goût du jour. Ainsi depuis 2014, ils ont su se faire une réputation grâce à leurs prestations live. On prend donc place dans leur machine à voyager dans le temps pour retrouver des sensations dignes du début du rock’n’roll.
Extinction des feux! On commence avec Sunder un groupe local psychédélique originaire de Lyon. Le groupe est très enthousiaste à l’idée d’ouvrir cette soirée, surtout dans une salle tel que le Kao. Les quatre lyonnais nous proposent un aperçu de leur album sorti en 2015. On est directement plongé dans leur univers, et ça nous a donné le sourire pendant 30 minutes. Une set-list entrainante, avec morceaux psychés, perchés, planants, et colorés. Mais on retient surtout cette petite voix aigüe, particulière, nageant entre les rythmiques entrainantes. Une belle découverte!
Puis White Miles prennent le relais. Un duo rock tout droit venu d’Autriche qui se revendique « dirty pole dance stoner blues rock » rien que ça ! Avec un jeu scénique très énergique, puissant, avec solo de guitare qui fait bouger toute la foule, le Rebel rock des White Miles envoie ! On regrette juste la petite touche originale, qui aurait fait la différence… surtout vis-à-vis du chant, seulement furieux et plein de hargnes. D’ailleurs, le groupe avait assurés la première partie des Eagles Of Death Metal lors des attentats aux Bataclan. Tournée et concerts annulés. Les deux rockeurs sont bien de retour sur scène pour promouvoir leur nouvel album (sortie le 1 avril 2016). Et rien que de les voir défendre le rock’n’roll ça fait chaud au cœur…
Le Kao affiche quasiment complet quand les Blues Pills entrent en scène. Il aura fallu seulement quelques secondes pour que les suédois nous immergent dans leurs univers à la frontière du blues, du rock et de la soul. Une entrée sur scène qu’on ne quitte pas des yeux puisque le charisme de la chanteuse accompagnée de son tambourin, nous envoûte… c’est évident, Elin mène la danse lors de cette ouverture et efface un peu ces camarades.
Complicité, et bonne humeur ! La bande démarre sur une introduction instrumentale, qui nous replonge dans les années Woodstock en plein triomphe du rock obscur psychédélique. Le rythme étant posé, la soirée redémarrait de plus belle qu’avec l’entêtant « Black Smoke » qui permettra à Elin de faire ses preuves. Elle confirme alors en live son ton de voix incroyable, ainsi que ses vocalises maitrisées à la perfection. La relève de Janis Joplin est assurée ! Au bout de quelques minutes, on réalise qu’à ses côtés chaque musicien a son importance. On retrouve bien l’ex-section rythmique des Radio Moscow qui se fait entendre (petit pincement au cœur nostalgique puisque le FestiRock avait pu assister à leur show le 26 février 2010 au Ninkasi) ainsi que le jeune prodige français de tout juste 20 ans, avec des solos de guitare gracieux et vibrant. Une touche bien typée, qui invoquerait presque le fantôme de Jimi Hendrix.
« Bliss », « Astralplane », « No Hope Left For Me » et « Gypsy », une reprise de Chubby Checker & Fat Boys, s’enchaînent… le combo chant-guitare est gagnant et nous fait voyager dans le rock psyché des années 60-70’s : tout le public est sous le charme.
Arrive alors un « High Class Woman » puissant, qui nous fait frissonner, et un « Ain’t No Change » qui annonce déjà la fin de la prestation bluesy de ce soir. Absorbé par les échanges, la complicité du groupe ainsi que l’espace scénique, complétement occupé par le charisme et la voix de la chanteuse, on a plus de doute : les Blues Pills, c’est du rock’n’roll pur et communicatif, qui groove ! Avec une démonstration éblouissante qui a su donner le sourire aux plus jeunes accompagnés de leurs parents comme aux métaleux présents ce soir. Afin de conclure en beauté, le groupe interprète en douceur « Little Sun », la balade enivrante de l’album.
Le show se clôturera alors après un rappel bouillant sur la présentation d’un nouveau morceau « Yet To Find » à la guitare et la voix seulement. La chanson sera sur le second album du groupe actuellement en préparation. Puis bien évidement un final avec « Devil Man », introduit à capela, repris en cœur par l’ensemble du public, qui nous confirmera que les Blues Pills ont un talent et un savoir-faire irréprochable pour la déstructuration musicale. Un concert très minutieux, visuellement et musicalement, qui vaut largement le détour des passionnés de live. Un retour sur album à surveiller de très près…
Ps: On notera également le clin d’oeil de la fin, avec la sortie de scène sur les quelques notes de l’incontournable “Epitaph” de King Crimson.
A découvrir : Blues Pills High Class Woman
https://www.youtube.com/watch?v=I9y9fCZGHk4
SET-LIST:
1. Intro/ Black Smoke
2. Bliss
3. Astralplane
4. No Hope Left For Me
5. Gypsy
6. Dig In
7. Elements And Things
8. High Class Woman
9. Ain’t No Change
10. Little Sun
——————————
11. Yet To Find
12. Devil Man